Puissamment fortifié

Au cours du XIXème siècle, l’abbatiale devenue l’église paroissiale de Saint-Amand de Coly depuis la révolution eut surtout à souffrir d’un manque d’entretien.
Voici comment l’abbé Carrier curé de Saint-Amand de 1886à 1899 la décrivait :“La toiture était en mauvais état et les eaux pluviales pénétraient abondantes dans l’intérieur.
Toutes les fenêtres étaient murées sous la terre à l’exception de trois.
L’eau suintait à travers les murs et l’humidité et glaçait l’intérieur de l’édifice. Les mousses, le lierre de hautes herbes et des arbustes revêtaient ce monument qui était enfoui dans les décombres à une profondeur de deux à dix mètres cinquante”. Avec le concours bénévole des habitants de la commune, l’abbé Carrier entrepris d’importants travaux dont l’essentiel en fut le déblaiement des alentours de l’église, la création d’un couloir autour du monument et le début de la construction d’un mur de soutènement destiné à éviter de nouveaux glissements de terrain. Ce travail et les démarches entreprises par l’abbé Carrier ont sans doute contribué à la décision prise en 1886 de classer l’abbaye comme monument historique.

Ce classement a permis de faire bénéficier le monument de nombreux travaux de réfection ou de préservation :reprises de maçonnerie diverses, réfection de la toiture, mise en place de nouveaux vitraux, préservation des décorations intérieures … Ces travaux sont actuellement en phase d’achèvement.

Ainsi, peut-on résumer la longue histoire de L’abbaye de Saint-Amand de Coly qui, portée par la ferveur religieuse du moyen-âge fut puissante et respectée pendant des siècles, atteint son apogée au XIIIème et XIVème siècles puis entrât dans une longue période de déclin seulement entrecoupée de quelques phases de renouveau. Son histoire est représentative de celle d’un pays où ont très longtemps coexisté et se sont souvent affrontés trois sphères de pouvoir, le pouvoir des grands féodaux, le pouvoir ecclésiastique et un pouvoir central qui a tardé à s’affirmer.

Elle illustre aussi l’histoire de l’Aquitaine et du Périgord en particulier, objet de tant de convoitises et siège d’interminables conflits.

Cette histoire apporte une amorce de réponse à l’interrogation d’une majorité de visiteurs : Que justifie la présence dans ce petit village du Périgord noir d’un monument de cette importance et si puissamment fortifié ?